La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son « Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA-Décembre2024 », note que les inondations impactent le niveau de la production à travers la réduction des surfaces cultivées, la destruction des cultures qui sont submergées et les difficultés de séchage.
« L’évolution de la campagne agropastorale 2024/2025, particulièrement dans la région du Sahel, est perturbée par des inondations liées aux fortes pluies et à la grande crue des cours d’eau. Lesdites inondations impactent le niveau de la production à travers la réduction des surfaces cultivées, la destruction des cultures qui sont submergées et les difficultés de séchage. Il convient de noter que des pertes importantes de superficies de cultures ont été enregistrées pratiquement dans toutes les régions, y compris dans des bassins de production », note la BCEAO.
Toujours d’après la BCEAO, selon des informations du système de suivi des inondations de la FAO, à la date du 15 septembre 2024, 544.172 hectares de cultures ont été inondées au Mali, engendrant ainsi une baisse des productions agricoles en dessous de la moyenne dans le pays. Et pour le cas du Niger, en septembre 2024, près de 14.000 hectares de superficies agricoles ont été affectées par les inondations dont plus de 78% dans la région de Zinder.
Les riverains du fleuve Sénégal vivent une crise de la montée des eaux au Sénégal
« Au Sénégal, les riverains du fleuve Sénégal vivent une crise de la montée des eaux survenue en octobre 2024.Plusieurs localités et champs ont été inondés. Les Autorités estiment que le phénomène observé en 2024 est d’une ampleur exceptionnelle. En effet, elles soulignent que les débits observés sont les plus importants depuis 1961.Les régions de Matam (nord-est), Tambacounda(sud-est), de Saint-Louis (nord)et de Bakel (est)ont été les plus impactées par les inondations », note la BCEAO.
Et les travaux des experts du Centre Régional Agrhymet sur le terrain, pour accompagner les pays dans l’évaluation de l’impact des inondations sur les récoltes, sont toujours en cours à la mi-octobre 2024. Et les résultats seront communiqués lors de la réunion du Dispositif de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest (PREGEC) qui se tiendra du 11 au 13 décembre 2024.
« Toutefois, selon les informations préliminaires collectées par les équipes de l’USAID et de la FAO, les baisses de production agricoles dues à ces inondations, localisées en majorité sur les superficies de cultures de bas-fonds et le long des fleuves, pourraient être atténuées par les bons rendements attendus suite aux conditions hydriques très favorables et permettraient de minimiser globalement les pertes. En effet, les cultures mises en place dans toutes les zones agricoles et agropastorales ont bénéficié d’un régime pluviométrique et d’un développement phénologique caractérisé par la maturité et la récolte depuis début septembre, du mil, du sorgho et des cultures de rente dans toutes les régions présageant d’une production agricole moyenne à bonne », renseigne la source.