Train Express Régional (TER) : Les impactés du département de Dakar réclament le recasement et chargent  l’APIX

Dounya 24 MD
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Les impactés du TER du département de Dakar ont tenu le samedi 22 février 2025 un point de presse pour exiger leur recasement dans les sites choisis. Ils fustigent l’APIX qu’ils accusent d’être la cause de tous leurs maux ainsi que la situation catastrophique que vivent les Personnes affectées par le projet (PAPS) au quotidien. Ils interpellent les nouvelles autorités pour le règlement définitif de ce problème qui a tellement perduré.

Les impactés de Dakar exclus dans le recasement

Les impactés du département de Dakar estiment qu’ils sont laissés en rade dans le processus de recasement des impactés du TER, une situation qu’ils ne vont pas laisser passer sans réaction.

Mme Fatou Dione, présidente des impactés du TER dans le département de Dakar, a affirmé : «J’ai conduit une délégation des personnes affectées par le projet Train express régional de Dakar à une réunion convoquée par la Banque africaine de développement et l’APIX. Nous n’accepterons jamais la décision des autorités de recaser uniquement les ménages de Rufisque et Pikine tout en laissant en rade les ménages affectés dans le département de Dakar. Nous exigeons un traitement équitable de toutes les personnes affectées par le projet.

Et Mme Fatou Dione de rajouter : « Le 19 février, L’APIX nous avait convoqué en réunion à la maison du TER à Sébikhotane ainsi que les impactés de la première phase. Et il y avait les représentants de la BAD, bureau pays. C’est en ce moment que l’APIX nous a signifié que le département de Dakar n’est pas concerné par le recasement ».

Sur cette même lancée, Mme Dione poursuit : « Le recasement de 40 hectares à Lac-Rose, où on devait recaser les impactés de la première phase, le département de Dakar n’en fait pas partie et les départements de Pikine et de Rufisque seront les seuls recasés devant la BAD devant tous les collectifs. Nous n’accepterons pas ça. Ce que l’APIX a fait dans le département de Dakar, elle a déclaré à la BAD que Dakar compte 1514 maisons et à Dakar, une seule maison est impactée à la commune de Plateau, toutes les autres maisons impactées, c’est à Hann-Bel-Air. Dakar ne fait pas 700 concessions et pourtant elle a écrit 1500 maisons, ces mêmes pratiques orchestrées dans le recensement, c’est ce que l’APIX veut refaire dans le recasement. Il y a 65 hectares à Lanou qu’on a déclassés, l’APIX a sorti 25 hectares pour les impactés de la deuxième phase. Et le reste des hectares, comment ils vont l’utiliser ? ».

Mbakhane Sall, porte-parole du Collectif des impactés du TER au niveau de Dakar poursuit : « Lac-Rose a été dégagé pour le recasement des impactés, aujourd’hui, qu’est-ce qui se passe, l’APIX nous dit que Dakar n’en fait pas partie mais je vous dis, le site de Lac-Rose, ce n’est que des paroles même s’ils disent que c’est un site qui est réservé aux impactés mais quand est-ce que les impactés vont intégrer ce site-là, ils n’ont encore rien fait, cela fait cinq, le site n’est pas viabilisé, tout ce que dit l’APIX, c’est de mensonges. Lors des réunions, ils ont dit que le DG a payé, SOCABEG est engagé mais ce sont que des paroles, tous les impactés sont fatigués ».

M. Mbakhane Sall, porte-parole du Collectif des impactés du TER au niveau de Dakar, avance : « Le 19 février, une mission de la banque était venue, une mission de supervision pour évaluer  la situation et c’est au cours de cette réunion que l’APIX a fait comprendre aux impactés qui sont sur place que pour ce qui est du recasement, comme cela a été demandé par la BAD, le département de Dakar est exclu, Dakar ne sera pas recasé, le marché Mame Diarra ne sera pas recasé alors suite à cela, nous avons jugé nécessaire de faire un point de presse pour maintenant informer les PAPS mais aussi informer les populations, informer les autorités ».

Le désengagement de l’Etat pour le recasement de Marché Mame Diarra de Pikine décrié

Les artisans et brocanteurs de Colobane et Maché Mame Diarra fustigent le désengagement de l’Etat

« Nous fustigeons également le désengagement de l’Etat dans le recasement des artisans et brocanteurs de Colobane et Maché Mame Diarra », a laissé entendre Mme Fatou Dione.

Quant à M. Mamadou Bopp, Président des impactés du marché Mame Diarra Pikine Icotaf, il avance : «Ce qui se passe au marché Mame Diarra, c’est une discrimination excessive, l’APIX avait trouvé un marché au niveau du démarrage du TER. Comment on peut entrer dans un même département où il y a deux marchés, vous venez et vous dites qu’il y a un projet de développement le TER. Quand vous êtes venus, vous avez présenté le projet, on était tous inquiet mais l’APIX nous avait rassurés qu’il y aura de l’indemnisation et on allait nous recaser ailleurs pour qu’on puisse continuer notre travail mais malheureusement, c’était le contraire. Au début, on commençait à payer normalement mais au finish, ils ont donné que des miettes. Il y a même des cantines qu’ils ont proposé 50 000 F. Il y a des tabliers dans le marché qui ont refusé de prendre cet argent. Le plus dur dans cette affaire, c’est qu’ici l’APIX refuse de recaser Marché Mame Diarra comme il l’a fait avec d’autres marchés ».

Et M. Mamadou Bopp de renchérir : «Un projet de développement devait sortir les gens de la précarité mais c’est le contraire, ils nous mettent dans une situation catastrophique, l’APIX refuse de réinstaller le marché Mame Diarra et pourtant, il l’a fait avec un autre marché. Aujourd’hui le manque à gagner est énorme. C’était des jeunes sénégalais qui avaient leur emploi, au lieu que l’Etat les aide, il les a réduits au chômage. Franchement, c’est une situation catastrophique que nous vivons au marché Mame Diarra. Avant le projet, Marché Mame Diarra vivait dans la paix et les gens gagnaient leur vie et ils employaient beaucoup de jeunes. L’APIX a commencé à construire le marché Thiaroye et pourquoi pas le marché Mame Diarra ».

Quant à M. Mbakhane Sall, porte-parole du Collectif des impactés du TER au niveau de Dakar, il avance : « Nous accusons l’APIX de malversations, il y a des irrégularités. Je vous donne l’exemple du marché Mame Diarra, on paye à quelqu’un 900 000 F pour une table et à d’autres, on paye moins et ils ont une boutique. Vous venez de Hann Parc, il y a des gens qui ont des maisons alors, on refuse à certains propriétaires le titre de propriétaire, on leur dit que non, vous n’avez pas de titres coutumiers et d’autre part l’APIX fait constituer des titres coutumiers pour d’autres propriétaires, donc il y a de la discrimination dans ce preojet.Nous ne pouvons pas comprendre que des gens qui devaient toucher 8 millions , se retrouvent avec 1 million, des gens qui devaient toucher 20 millions, se retrouvent avec 5 millions ».

Les Nouvelles autorités interpelées

Mme Fatou Dione avance : «Non combattons ces injustices jusqu’au rétablissement de nos droits. Nous interpellons le Président de la République qui avaient promis aux sénégalais le Jub, Jubal et Jubanti. Nous n’accepterons pas cela. Si l’Etat ne nous prête pas une oreille attentive, nous allons utiliser d’autres stratégies pour nous faire entendre. L’Etat est une continuité, il faut que les nouvelles autorités se penchent sur cette situation pour apporter une solution définitive sinon elles seront responsables de ce va se passer ».

M. Mbakhane Sall, porte-parole du Collectif des impactés du TER au niveau de Dakar, affirme : « Pour ce recasement la Banque a demandé le recasement pour tout le monde. L’Etat du Sénégal avec Macky Sall avait dit la même chose. Donc, on ne comprend pas pourquoi, aujourd’hui, l’APIX ne veut pas recaser. Les nouvelles autorités, nous leur disons tout simplement que cette rencontre avec la presse n’est pas un point de presse, c’est une audience, c’est un échange avec le Président Bassirou Diomaye Faye. Aujourd’hui, nous n’avons pas besoin d’aller à la présidence de la République pour le rencontrer. C’est aussi une audience avec Ousmane Sonko, nous sommes vraiment déçus. C’est un dossier que le Premier ministre connait très bien. La BAD est disposée à nous payer et pourquoi pas Ousmane Sonko. La Banque a refusé de financer la deuxième phase parce que tout simplement l’Etat n’a pas montré une bonne volonté de régler le problème ».

« Tous les impactés sont déçus alors nous pensions qu’avec Ousmane Sonko au pouvoir, des paroles, c’est fini mais ce n’est pas le cas chez l’APIX. Nous interpelons Ousmane Sonko, nous savons qu’il a les moyens de régler le problème », poursuit-il.

L’APIX au banc des accusés !

Mme Haby Dia, chargée de projet ONG Lumière Synergie pour le développement (LSD), souligne : «On était juste venue pour soutenir les personnes affectées par le projet Train Express Régional qui, depuis 2016, courent derrière l’Etat du Sénégal à travers l’APIX pour une indemnisation et un relogement des personnes affectées par ce projet et malheureusement, on avait opté pour une médiation, par mauvaise foi, l’APIX a fait échouer la médiation. On a tenté une vérification de conformité et ça a réussi avec des recommandations que l’Etat du Sénégal peine à dérouler le plan d’action qui a été dégagé par la direction de la BAD et récemment la Bad a communiqué sur ce plan d’action -là en exhortant à l’Etat du Sénégal  à travers l’APIX, à mettre en œuvre ce plan d’action pour ne pas ternir l’image de la Banque Africaine de Développement qui veille à la bonne mise en œuvre de ces politiques de sauvegarde environnementales et sociales vis-à-vis des projets qu’elle finance. Et on voit que l’APIX n’a fait aucun effort pour remettre ces communautés leur droit qui est le droit à un logement. Récemment ils ont dégagé un site et ils ont exclu Dakar et je pense qu’il ne doit pas y avoir de discrimination pour le recasement dans ce projet-là et malheureusement Dakar subit ça et le marché Mame Diarra. Et nous sommes vraiment désolés de cette situation. Encore une fois, on demande à la BAD d’insister sur le recasement de toutes les personnes affectées par le Train Express Régional parce que ça aussi, est une urgence pour tout le monde ».

M. Mbakhane Sall, porte-parole du Collectif des impactés du TER au niveau de Dakar, il avance : « Nous sommes des impactés du TER, nos écoles, nos maisons, nos places d’affaires ont été expropriées pour cause d’utilité publique alors, on devait avoir en contrepartie l’Etat devait verser une indemnisation juste et préalable, ce que l’Etat n’a pas fait alors, on a été indemnisé de façon très dérisoire. Les Personnes affectées par le projet (PAPS) qui avaient des maisons se sont retrouvés dans la rue, ceux qui travaillaient, sont devenus des chômeurs, donc la situation est très difficile et ça, depuis 2018 et même bien avant 2016. Ce qui s’est passé, c’est par la suite, nous avons porté plainte auprès de la banque pour entrer dans nos fonds alors ce processus a atteint son terme ».

Il poursuit : « Alors, l’Apix est à l’origine de tout ça, donc, c’est l’APIX qui est responsable et façon très malhonnête parce que lors des recensements, il y a des chiffres qui ont été avancés par l’APIX, des chiffres qui ont été surestimés. Si pour Dakar, l’APIX dit qu’il y a 1000 maisons, vous voyez carrément, c’est de la fraude. Si aujourd’hui, nous devons recaser alors qu’il avait avancé le chiffre de 1000, cela va poser problème, c’est une des raisons qui a poussé l’APIX à ne pas s’intéresser à la région de Dakar. Il y a des non-dits qui font que l’APIX ne peut pas recaser Dakar. Nous avons constitué 1500 dossiers avec des preuves à l’appui qu’on a versé à la BAD qui, à son tour a dit que l’Etat a tort ».

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