Sous la supervision de l’imam Cheikh Oumar Kouta, le Rassemblement des victimes politiques de l’Etat du Sénégal, a tenu un point de presse le dimanche 23 février 2025 pour attirer l’attention des autorités sur la situation difficile que vivent les victimes au quotidien. Les victimes déplorent les lenteurs administratives, réclament l’abrogation de la loi d’amnistie tout en demandant une audience avec le Premier Ministre Ousmane Sonko. La plupart d’entre elles ont réaffirmé leur encrage dans le parti PASTEF et ont renouvelé leur soutien et leur confiance au Tandem Diomaye-Sonko.
Imam Cheikh Oumar Kouta, victime, affirme :« Ce qui nous a conduit à nous réunir, c’est pour rappeler que lors des manifestations de 2021 à 2024, il y a eu des morts, des blessés graves avec des balles de pistolet dans le corps. Durant les jours passés, il y a trois hommes qui sont morts, cela est dû au retard de leur prise en charge. Nous avons fait le constat que les commissions des victimes et détenus chargées de donner des informations aux ministères concernés, ne le font pas dans les règles de l’art. Ces commissions-là ne donnent pas les informations qu’il faut, nous pensons que le ministère ne connait pas ce qui se passe. Et en tant que victimes, nous ne pouvons pas avoir des informations venant du ministère. Les gens qui assistent aux réunions au ministère, ne donnent jamais de compte rendu. Et ce sont ces pratiques-là qui nous font de nous des frustrés. Les victimes voulaient sortir pour faire des marches mais je leur ai conseillé de ne pas faire ça mais d’organiser un point de presse pour attirer l’attention e l’autorité parce que j’ai confiance aux nouvelles autorités plus particulièrement le Premier ministre Ousmane Sonko et le Président Diomaye Faye ».

Selon M. Kouta, c’est l’ensemble des familles des victimes de 2021 à 2024 qui sont présentes dans la rencontre, ainsi que des ex détenus, les familles martyrs, les familles des blessés.
Et M. Cheikh Oumar Kouta de poursuivre : « Nous souhaitons être reçus par le Premier Ministre pour éviter toutes amalgames. Nous ne voulons pas qu’il ait des deals dans cette affaire. Il y a des gens qui veulent sélectionner en éliminant certains en disant qu’ils ont reçu des balles perdues. Même ceux qui ne sont pas du PASTEF ont contribué à la lutte pour le départ de Macky Sall du pouvoir, donc on ne doit pas exclure aucune victime. Donc comme, les autorités veulent aider les victimes, il faut qu’on le fasse sans distinction, il faut qu’on aide toutes les victimes. Vraiment, nous voulons une audience avec le Premier Ministre. Lors que j’ai écouté les jeunes, j’ai senti qu’ils vouent une grande admiration au Premier Ministre Ousmane Sonko. C’est la raison pour laquelle, j’ai décidé de les encadrer pour éviter un débordement ou bien excès de langage. Je demande au Président de notre parti Pastef, mon ami, mon frère Ousmane Sonko d’appeler sa famille pour les écouter. Les jeunes sont frustrés à cause des difficultés qu’ils vivent au quotidien. Il y a des gens qui se moquaient des jeunes en leur disant que le prix de votre combat « c’est 500 000 F ».
Il estime que les jeunes veulent qu’on les accompagne afin qu’ils puissent retourner à leur travail et quand le Premier Ministre échangera avec eux, il y aura une solution.
Imam Cheikh Oumar Kouta n’a pas manqué d’évoquer le rôle qu’il a joué pour faciliter les visites de Ousmane Sonko auprès des familles de victime.
« En fait, concernant l’affaire des détenus, je me suis impliqué depuis très longtemps, en 2021, les responsables du parti nous avaient confié Docteur Cissé et moi cette affaire. On faisait le tour des blessés pour voir s’ils ont besoin de soins. On achetait les ordonnances, on remboursait les frais déjà engagés par les victimes qui ont déjà payé leurs ordonnances. C’est le parti Pastef qui avait tout pris en charge. Le Président Ousmane Sonko a fait le tour des familles des morts pour présenter leurs condoléances. Je faisais cette coordination en allant discuter avec les familles en préparant la visite de Sonko. Les gens de Macky Sall exerçaient des pressions sur ces familles-là pour que Sonko ne mettent pas les pieds chez elles. Beaucoup de familles avaient peur mas c’est moi personnellement qui ai fait ces démarches, en compagnie de Docteur Cissé pour discuter avec ces dernières pour accueillir le Président Sonko. Même lors des récitals de Coran à Bignona, je faisais partie de la délégation. A cette époque, beaucoup de gens n’osaient pas s’afficher avec Sonko. Cela nous a valu des mois de prison. Nous sommes emprisonnés 2 fois. Si je vois que les gens avec qui, j’ai fait la prison », dira-t-il.
Il a tenu à mettre en garde les gens de l’Alliance Pour la République ( APR) pour leur dire que c’est le régime de Macky Sall qui est responsable de la situation actuelle.
« Nos adversaires de l’APR veulent politiser cette affaire, nous ne l’accepterons pas. Ce sont eux qui ont envoyé les nervis pour exercer la violence sur les populations. Ce sont eux les responsables de tout ce qui se passe. Maintenant le Président Diomaye et le Premier Ministre sont arrivés au pouvoir, ils vont apporter les solutions. Nous sommes en phase avec le projet, avec les nouvelles autorités, les gens de l’APR ne peuvent pas nous monter contre le régime. Les nouvelles autorités ont la volonté d’aider les victimes. Nous allons accompagner les nouvelles autorités dans toutes les décisions qu’elles vont prendre. Et toutes les personnes qui veulent les attaquer, doivent passer sur nos cadavres avant de les atteindre. Personne ne peut nous mettre en mal avec Le Premier Ministre Ousmane Sonko et le Président Diomaye Faye », a laissé entendre M. Kouta.

Quant à M. Abo Gadiaga, victime, il témoigne : «Nous sommes là pour parler au nom de nos familles, de nos frères qui sont des victimes qui vivent dans d’énormes difficultés. Ils nous ont donné des courriers qu’ils avaient adressé aux ministères pour leur cas mais elles sont restées sans réponse. Ils ont adressé des lettres à la primature, nous disons à l’Etat de vérifier les courriers que les victimes déposent en les recevant, en les écoutant. A cause des lenteurs administratives, il y a eu 3 personnes qui sont mortes les jours passés. Nous souhaitons que l’Etat presse le pas parce qu’il y a des gens qui sont devenus fou à cause de ce qu’ils ont vécu en prison et, il y a d’autres qui traînent des maladies qui nécessitent une intervention médicale rapide. Actuellement, les victimes souffrent et rencontrent des difficultés extrêmes. Nous voulons que ces jeunes soient pris en compte dans la couverture de maladie universelle tout en leur octroyant des cartes d’égalité de chance. Et nous voulons que ces jeunes soient accompagnés dans leurs projets avec l’octroi de financements. Nous mettons en garde l’APR contre ces agissements car ils sont responsables de cette situation actuelle. Nous ne voulons pas de la loi d’amnistie ».
Mme Ngoya Fall, parente de victime, avance : «A cause des lenteurs administratives, les victimes traversent des difficultés énormes. Nous invitons l’Etat à presser le pas pour aider les victimes. Nous voulons que les ministres écoutent les jeunes victimes en acceptant de leur parler au téléphone. Mon propre enfant est devenu fou à cause de la prison. Ils sont traumatisés à cause de la maltraitance en prison. Nous voulons qu’on annule la loi d’amnistie pour situer les responsabilités ».
Cheikh Oumar Kouta et ses camarades entendent faire une tournée nationale pour rencontrer toutes les victimes pour échanger avec elles.